Histoire - "La Course à la Mer 1914-2014"

ÉVOCATION  HISTORIQUE

Armentières - La Course à la Mer 1914-2014

La « Course à la Mer » désigne la dernière étape de la guerre de mouvement du début de la Grande Guerre. Elle a lieu sur le front occidental de septembre à décembre 1914 à l'issue de la bataille de la Marne qui voit l'arrêt de l'offensive allemande. Chacun des belligérants est confronté au même problème ; les pertes humaines et matérielles sont considérables, alors qu’aucune rupture notable ne se produit sur le front. Dès lors, il ne subsiste qu’une alternative, à savoir la prise à revers de l’ennemi par le nord, afin de l’envelopper. La « Course à la Mer » est lancée. Les états-majors opposés, prélèvent des unités tout au long de la ligne de front, afin d’alimenter en hommes cette course au débordement. Durant cette phase, le front se déplace de façon très rapide. Après s’être localisés du 20 au 30 septembre 1914, dans la Somme, les combats atteignent la région d’Armentières au début du mois d’octobre.

Le 4 octobre 1914, au Bizet, poste frontière avec la Belgique sur le territoire d’Armentières, une escarmouche met à partie une section de chasseurs cyclistes de la 7e Division de Cavalerie française et des cavaliers allemands du Husaren Regiment Nr.13 (13e Hussards) ; les premiers morts militaires de la zone tombent là. Au même moment, les échos des combats pour Lille parviennent jusqu'à Armentières. Dans la nuit, la voie ferrée est occupée et détruite par les Allemands entre Nieppe et Steenwerck ; au matin du 5 octobre, Bailleul tombe. Paniqué, Jules Dansette, le Député de l’arrondissement d’Armentières, déclare à Eugène Riboud, le directeur de la succursale de la Banque de France d’Armentières : « nous sommes foutus, les Allemands sont partout autour de nous, à Nieppe, à Frelinghien, au Bizet. ». Effectivement, le secteur d’Armentières se retrouve en position de saillant ; donc attaqué de toutes parts. Les troupes françaises résistent vaillamment le plus longtemps possible, mais submergées, reculent le 9 octobre afin de rétablir leurs lignes plus à l’ouest.

Le 10 octobre, les Allemands occupent militairement la zone d’Armentières et ainsi s’emparent d’un nœud ferroviaire qui commande plusieurs voies : Lille - Dunkerque / Armentières - Merville / Armentières - Lens / Armentières - Comines. Les villes et les autorités locales sont exposées à toutes les brimades et toutes les volontés des occupants : demandes de rançons en échange du moindre contretemps, ou menaces en tout genre, fusillades ou bombardements. Le mardi 13 octobre, la nouvelle de la capitulation de Lille est rapidement colportée par les troupes allemandes.

Cependant, le Corps Expéditionnaire Britannique, qui a été ramené dans le nord, contre-attaque « furieusement ». C’est au prix de lourdes pertes que les Britanniques reprennent dans la seule journée du 15 octobre 1914 : Bailleul, Steenwerck, Sailly-sur-la-Lys, Laventie, Fleurbaix, et une partie de Nieppe. Le lendemain, Nieppe est totalement libérée, ainsi qu’Erquinghem-Lys. Les dernières troupes allemandes sont chassées d’Armentières le 17 octobre au matin. Lorsque les troupes allemandes quittent Armentières, elles ne vont pas très loin, puisque le front se stabilise de La Bassée aux alentours d’Ypres, en passant par Neuve-Chapelle, Aubers, Fromelles, Pérenchies, Frelinghien, Warneton et Messines.

Ce 17 octobre 1914 ouvre une longue parenthèse. En effet, le secteur d’Armentières ne sera plus occupé par les Allemands avant le mois d’avril 1918, et restera britannique pendant cette période. Toutefois, la zone demeurera constamment tenue sous pression par l’artillerie qui s’acharnera méthodiquement sur chaque ville, en représailles des combats qui se déroulent alentours. Jusqu’au mois d’avril 1918, le secteur ne connaîtra pas d’attaques frontales, mais s’articulera entre deux zones d’importants combats : de La Bassée à Armentières et d’Armentières à Ypres.

Cette période de « Course à la Mer » demeure méconnue et « coincée » historiquement entre la bataille de la Marne et les trêves de Noël 1914. C'est durant cette phase que les combattants s'enterrent durablement dans un morbide face à face qui va durer quatre années.

L'opération « Course à la Mer 1914-2014 » a pour ambition de remettre en perspective logique les enchaînements de l'année 1914, et d'expliquer les raisons de la stabilisation durable du front le long de tranchées. Il ne s'agit pas de promouvoir la guerre mais bien d'honorer l'ensemble des soldats qui sont venus combattre, souffrir et parfois mourir sur notre sol en 1914, tous pays confondus.

ADJ-GN Gonzague CARPENTIER

 

Armentières - La Course à la Mer 1914-2014


Armentières - La Couse à la Mer 1914-2014 - Collectif France 40 Section 14

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